J’ai testé pour vous : devenir joueur de jeu de rôle (JdR)

Enfin ! Depuis le temps que la pratique du jeu de rôle sur table (JdR) me faisait de l’œil, voilà que l’Univers a placé cette année sur mon chemin l’homme de la situation : Teo, un rôliste de longue date qui a créé son propre jeu de rôle dans un univers fantasy et qui le mastérise.

Le moins que l’on puisse dire lorsqu’il m’a proposé de m’initier, c’est que la proposition n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Quelque temps plus tard, nous étions tous les deux attablés au Dernier Bar avant la fin du monde de la rue Victoria à Paris, et nous discutions trolls, paladins et impacts de zones.

Pour celleux qui ne connaissent pas cette pratique, ou qui voudraient s’y essayer sans trop oser, je reviens pour vous sur ma soirée d’initiation au jeu de rôle ! Mais avant, prenons quelques instants pour réaliser un point vocabulaire à l’intention des profanes qui liraient ces lignes.

Rôliste : joueur•se de jeu de rôle.

Jeu de rôle : Jeu de société coopératif dans lequel un•e joueur•se particulier•e, appelé•e Maître•sse du jeu, met en scène une aventure dans un cadre imaginaire en s’aidant d’un scénario. Les autres joueurs•ses interprètent les personnages principaux de cette aventure. Le jeu consiste en un dialogue permanent au moyen duquel les joueurs•ses décrivent les actions de leurs personnages. Lae meneur•se de jeu décrit à son tour les effets de ces actions, interprète les personnages secondaires et arbitre la partie en s’appuyant sur des règles. (Définition tirée de cet article).

Mastériser : tâche qui revient au / à la Maître•sse du Jeu (MJ) dans un jeu de rôle sur table ou en grandeur nature et qui consiste à répartir les rôles entre les joueurs•ses, leur expliquer le scénario de départ, puis à les guider dans leur aventure.

À présent, revenons-en à nos dragons si vous le voulez bien. J’en étais au moment où Teo et moi nous installions à une table du Dernier Bar avant la fin du monde.

Je sors le cahier qu’il m’a demandé d’apporter et il m’y fait noter au crayon gris une longue série d’initiales plus ou moins compréhensibles : PV (points de vie), CC (capacité de combat), CT (capacité au tir), F (force), E (endurance), I (initiative), FM (Force Magique), RM (Résistance Magique), ESQ (esquive), M (mana), DEF (défense), ATT (attaque), DEG (dégâts ? Oups, j’ai oublié la signification de celui-ci…), INT (intelligence), CHA (charisme), SVG (sauvegarde).

Il m’explique : le nombre de points initial que mon personnage recevra dans chacune de ces catégories dépendra de plusieurs choses : son espèce (un humain et un troll n’auront pas la même intelligence ni la même force brute), sa classe (sera-t-il un mage, un guerrier, un archer, un barde ?…), son équipement (un type avec une lourde armure sera plus lent, mais possédera une meilleure défense), et sa religion (des bonus sont accordés ou non en fonction de la divinité que le personnage sert).

Ces stats seront amenées à changer souvent selon les aléas de l’aventure. Il se peut que mon personnage perde son armure, qu’il mange des denrées empoisonnées qui l’affaibliront, ou au contraire qu’il obtienne une arme puissante et alors ses capacités au combat, à l’esquive, etc. ne seront plus les mêmes.

Par ailleurs, mon personnage montera en niveaux au fil de ses aventures et ses stats évolueront avec lui.

Mais au fait, qui veux-je jouer ? Avant de pouvoir commencer le jeu proprement dit, nous devons nous acquitter d’une étape indispensable : la création du personnage qui vivra cette aventure !

Place aux formalités : la création de mon personnage

Who are you.gif
Attendez une seconde Madame, je ne le sais pas encore !

Débuter un jeu de rôle, c’est un peu comme entrer dans un pays étranger : il faut présenter son passeport et s’assurer qu’on a bien compris les règles et lois locales.

Il faut commencer par déterminer l’espèce et la classe de mon personnage. Comme je suis en pleine écriture de contes sur les sorcières ces derniers temps, mon inconscient est imprégné et je m’oriente instinctivement vers un mage humain. Profil classique à première vue, mais je fais partie de ces auteur•e•s / joueurs•ses qui affectionnent les personnages banaux en apparence en partant du principe que ce sont les événements traversés qui rendent une personnalité et un parcours de vie extraordinaires.

Teo me demande s’il s’agit d’un homme ou d’une femme.

« Un homme, je réponds.

– Comment s’appelle-t-il ? »

À nouveau mon inconscient parle avant moi et je réponds automatiquement : « Ned Vesari ».

Dom Howard Aka Ned Vesari.jpg
Ned Vesari tel que je le vois dans ma tête. (Pour les curieuxes, il s’agit de Dominic Howard, batteur du groupe Muse).

Il y aurait là encore matière à écrire un article sur les liens entre création et inconscient, comme j’ai pu le faire quand j’avais analysé l’impact inattendu de la mort de Johnny Hallyday sur mon inspiration. Ned Vesari est le serviteur humain de Ricardo Uzzeni, l’un des vampyres de mon roman Les Ombres de Rome, et c’est aussi un alchimiste (sorte de sorcier). Du coup, lorsque j’ai pensé pouvoirs magiques et humain, son personnage s’est naturellement imposé à moi. Mais Ned appartient à l’univers des Chroniques de la Maison Lepide, qui n’a pas grand-chose à voir avec l’univers du JdR que me propose Teo. J’ai hésité quelques instants à changer son nom pour éviter le bis repetita, mais à bien y réfléchir, le fait que mon personnage de JdR ait le même nom que l’un de mes personnages de roman ne me dérange pas. Le Ned du JdR et le Ned des Chroniques de la Maison Lepide ne pourront de toute façon pas être les mêmes, car les contextes dans lesquels ils évoluent sont différents, et puis une idée a germé dans mon esprit…

Quoi que je fasse, tout nouveau projet que j’entreprends finit forcément par trouver sa place dans le vaste univers littéraire que je construis depuis dix ans et dans lequel s’inscrivent déjà le roman d’urban-fantasy Les Ombres de Rome, le conte La Légende de SeyTan et 99 % de mes écrits. Même quand je débute une nouvelle histoire en tentant de partir sur quelque chose de complètement nouveau, mon cerveau, à mon insu, relie automatiquement entre elles TOUTES les histoires que j’imagine ! C’est donc sans surprise que je l’ai vu créer en deux temps trois mouvements des liens entre le Ned de mes romans et le Ned héros du JdR. Et une fois les liens tissés, difficile d’en faire fi… Mon aventure JdR sera donc intégrée à l’univers de mes romans, mais je ne vous dis pas comment pour l’instant pour garder la surprise 😉

La question de l’identité de mon personnage réglée, il faut maintenant lui choisir une religion et déterminer les sortilèges qu’il maîtrise.

Mon choix se porte sur la divinité Tzeentch, protectrice des magiciens, qui lui apportera des bonus intéressants. Quant aux sortilèges, je ne vous les expose pas ici, car vous les découvrirez en détails plus tard.

Enfin, nous abordons la dernière étape importante : l’achat de mon équipement de départ pour un montant maximum de soixante pièces d’or (soit ce que mon personnage a dans sa bourse en début de partie). Je m’aperçois vite que soixante pièces d’or, cela ne représente pas grand chose au vu des prix de chaque objet. Les bâtons et autres accessoires de magiciens sont particulièrement chers – mais tellement pratiques ! Mon personnage ne peut emmagasiner dans son corps qu’une quantité limitée de mana (énergie magique nécessaire pour jeter des sortilèges), il lui faut donc un instrument extérieur, comme un bâton, pour pouvoir en stocker davantage. Le choix est cornélien. Soit j’achète un bâton puissant pour commencer l’aventure confortablement, mais alors je reste à poil sans aucune protection ; soit j’investis dans le nécessaire vital : des vêtements, une arme blanche et une armure pour pouvoir me défendre en combat physique, mais alors je ne peux plus prétendre qu’à une arme magique de piètre qualité… Ce qui est franchement dommage pour un personnage dont la principale force réside dans la magie.

J’en fais la remarque à haute voix à mon Maître du Jeu qui me répond, malicieux :

« C’est pour ça que souvent, les magiciens partent à poil avec un gros bâton. »

Ned laugh

Okmdr

Même si le Ned magicien, comme le Ned de Ricardo, n’est pas du genre pudique, il n’a pas franchement envie de se promener tout nu dans un monde infesté de gobelins et de trolls. Du coup, je choisis d’investir dans un pantalon de toile et une chemise de lin, mais aussi dans une cape et des sandales. J’achète aussi un bâton de mage modeste, mais qui me permettra de stocker plus de mana, et une lorica.

La mise en place du jeu nous aura pris deux bonnes heures, mais me voilà paré. Les choses sérieuses peuvent commencer !

I'm Going on an adventure.gif
Source : Le Hobbit : Un voyage inattendu (film, 2012)

L’Heure de l’Aventure : le début du jeu !

L’Heure H est enfin arrivée, le jeu débute ! Mon Maître du Jeu prend sa plus belle voix de narrateur : « l’aventure de Ned commence dans un petit village à 09h00 du matin. Ned vient d’effectuer son dernier achat (la lorica) auprès du forgeron et tout est calme. Les adultes sont au travail, les enfants à l’école. Une grande maison bourgeoise pourvue de trois jolies cheminées surplombe le centre du village. Que fait Ned ? »

Euuuuuh… Là comme ça, à brûle pourpoint, je me sens un peu pris de cours. Mon esprit d’écrivain habitué à planifier les moindres détails de ses histoires bat des pieds et des mains au dessus du vide. Comment puis-je décider comme ça spontanément que Ned fait ci ou ça alors que je viens de le créer à l’instant, qu’il n’a pas (encore) de passé, et que je n’ai pas eu le temps de réfléchir à ses motivations ? Une seconde avant, nous étions Teo et Chris en train de préparer la partie… J’étais pas prêt.

euh.gif
J’suis perplexe. La transition est un peu brutale, non ?

Le manque d’un contexte plus précis me perturbe, mais je suppose que c’est normal en début d’aventure. Je surmonte donc mon désappointement et, puisque mon Maître du Jeu a insisté sur la maison aux trois cheminées qui semble abriter le maire dans la description qu’il m’a faite du village, j’en déduis qu’il me faut m’y rendre.

Ned étant (déjà) ruiné par l’achat de son équipement, je décide que là, dans l’instant, la première chose qui l’inquiète c’est de rendre à sa bourse sa panse rebondie. L’argent ne pousse pas sur les arbres, il ne connaît aucun sort pour en créer à partir de rien, et c’est angoissant d’en être totalement dépourvu. Il se porte donc à la rencontre du maire pour voir si celui-ci aurait connaissance de travaux dont un magicien pourrait s’acquitter contre rémunération.

En voyant Teo soudainement changer d’expression juste après que Ned ait frappé à la porte de la maison du maire, je constate que le jeu de rôle, c’est aussi du théâtre ! Je le vois prendre un air chafouin tandis qu’il se transforme sous mes yeux en serviteur mal embouché et éconduit Ned d’une voix nasillarde après un bref échange à peine poli. Tout débutant que je suis, j’hésite sur la suite des opérations. J’ai bien envie de dire que Ned utilise ses pouvoirs pour forcer le passage et punir cet insolent, mais j’ai peur que les conséquences ne soient un peu trop lourdes à assumer pour un personnage de niveau 1.

Je (et Ned par la même occasion) renonce donc à insister et m’en retourne voir le forgeron. L’homme semblait plus aimable. Tellement aimable que face à lui, mon Ned-version-JdR a retrouvé les penchants de son jumeau amoureux d’un vampyre dans mon roman et a failli lui faire une proposition indécente… Quand on est un homme qui aime les hommes – si possible musclés – un forgeron est le candidat idéal pour s’octroyer un peu de détente, et Ned avait bien besoin d’un petit remontant avant de reprendre la route.

Ned_coquin.gif
Mmm, il fait chaud dans cette forge. Et si on sortait une bouteille de moretum et qu’on se mettait à l’aise pendant que vous me montrez le chemin sur la carte ?

Bon, désolé si j’en déçois certain•e•s, mais Ned n’a pas vraiment dit ça. Je n’ai pas osé faire ce coup-là à mon MJ dès nos premières minutes de jeu, inutile de l’effrayer avant l’heure, et puis j’ignorais comment l’homosexualité est perçue dans cet univers. Ce serait tout de même dommage de finir sur un game over pour cause de condamnation au bûcher au bout de cinq minutes.

Ned a donc ravalé ses pensées lubriques et s’est contenté d’admirer discrètement les muscles du forgeron pendant que ce dernier le renseignait sur la route à emprunter jusqu’à la prochaine ville. Puis il a pris congé à regret, et mon maître du jeu a remis sa casquette de narrateur.

J’ai découvert que le JdR, c’est aussi (et surtout) une histoire de rencontres. Alors que Ned s’apprête à franchir les portes du village, la pointe d’une lance se pose sur son sternum. Un gobelin se tient à l’autre bout et exige qu’il lui donne quelques pièces d’or. La réaction de Ned ne se fait pas attendre, je sens monter une bouffée d’agacement et de suffisance et je comprends que l’immersion dans mon personnage est en bonne voie.

Même s’il le voulait, Ned ne pourrait pas donner d’argent qu’il n’a pas. Du reste, il n’a aucune envie de négocier avec une créature aussi laide et insignifiante qu’un gobelin. J’indique donc qu’il utilise ses pouvoirs magiques pour le projeter loin de lui, et réalise ainsi mon premier jet de dés, image d’Épinal du JdR.

Après un savant calcul entre le résultat donné par les dés, la puissance magique de Ned et les bonus ajoutés par son équipement, Teo me fait savoir que le sort a été si puissant qu’il a envoyé le gobelin se fracasser les os contre un arbre. La réaction satisfaite de Ned fuse aussitôt de ma bouche :

« Bien fait, ce n’était que de la vermine. »

Mon MJ, sourire incrédule aux lèvres, manifeste son étonnement :

« Mais c’est du racisme, ça, Ned !

– Mais non ! »

Ned laugh 2
Bon oui, d’accord, un peu.

Mais seulement envers les gobelins, promis ! (Ils n’ont qu’à pas être aussi moches, beurk !).

Avec tout ça, j’ai complètement oublié les indications de direction données par le forgeron. Je l’avoue à haute voix, et vu le sourire sournois que m’adresse en réponse mon Maître du Jeu, je juge préférable de retourner le voir pour lui demander de répéter avant que je n’apprenne par la narration que Ned est parti se perdre au fin fond des bois de Tataouine. Mais le pauvre Ned n’est pas au bout de ses peines avec ma mémoire aussi étanche qu’une passoire. J’oublie au fur et à mesure les informations nombreuses et diverses données par les personnages secondaires ou la narration, ce qui l’oblige à tourner-virer plusieurs fois avant de parvenir enfin à faire ce qu’il veut… À force d’allers-retours, je rigole et je lâche : « Je crois que je suis un mage amnésique ! ».

Mon MJ me prévient de ne pas le répéter trop souvent ni trop fort, car c’est le genre d’informations qu’il n’oublie pas… Note à moi-même pour l’avenir : toujours se méfier des MJ, ces êtres fourbes.

I see you.gif
MJ : Fais gaffe à ce que tu dis. J’écoute, je prends note, et je n’oublie rien. Ned : Oui oui. Bon, je vais aller voir par là-bas si j’y suis avant que tu ne fasses poper un monstre level 10 et que tu ne prétendes que je ne peux pas le combattre car j’ai oublié toutes mes formules magiques…

Par la suite, Ned a enchaîné d’autres rencontres plus ou moins menaçantes. Je ne vous les décris pas ici, vous avez compris le principe.

En conclusion de cet article, je dirais donc que l’expérience a été plus que positive. J’ai passé une excellente soirée et j’ai hâte que les aventures de mon mage se poursuivent !

Aux personnes qui seraient tentées par le jeu de rôle, mais qui ne sont pas sûres d’elles, je voudrais vous dire si :

– Vous vous pensez trop timide pour ça : en tant qu’ancien timide, je comprends votre réticence, mais je vous promets que vous passez à côté de quelque chose. Le tout sera de trouver un groupe de jeu avec lequel vous vous sentirez à l’aise. Plus vous connaîtrez vos partenaires, plus il sera facile de vous immerger dans votre personnage et de vous lâcher durant la partie.

– Vous vous dites que vous n’êtes pas assez bon•ne acteur•trice pour incarner décemment votre personnage : que cela soit vrai ou pas, on s’en fiche. Vous n’êtes pas là pour décrocher un Oscar, mais pour vous amuser. S’il fallait être le nouveau DiCaprio ou le nouveau Dujardin pour faire du jeu de rôles, les MJ auraient bien du mal à recruter !

Au diable la peur ! Lancez-vous et amusez-vous =D

Merci de m’avoir lu et @ bientôt quelque part,

Chris

👑 Big-up à toi Teo si tu passes par là, et merci de m’avoir ouvert les portes de cet univers !

⚔ Si vous êtes de région parisienne et que vous désirez rejoindre la partie, faites signe. Ned sera ravi de se faire des potos ! Plus on est de fous… plus on fait de conneries (et plus c’est drôle).

Pour celleux qui voudraient connaître la suite de l’épopée de Ned-le-magicien-tueur-de-gobelins, je vous laisse découvrir sa version littéraire : Le Chant de l’Horizon, qui reprend les grandes étapes du JdR de façon romancée.

Le Chant de l'Horizon bannière JDR

7 commentaires sur “J’ai testé pour vous : devenir joueur de jeu de rôle (JdR)

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      1. Exactement ! Dieu MeuJeu est l’appellation – en toute modestie – du maître du jeu quand tu veux le brosser dans le sens du poil ! xD

        Oui, je masterise. C’est d’ailleurs le jeu de rôle qui a donné naissance à mon univers de Vesmir – petite anecdote trouvable à plusieurs endroits sur mon blog -. (Non ! Je fais pas ma pub. Tu me lis déjà ! xD)

        Aimé par 1 personne

        1. Il est probable que je l’ai déjà lu quelque part et que ma mémoire d’huitre ait oublié cette information. Bon, je ne vais pas râler trop fort, cela me permet de me réjouir plusieurs fois pour une même chose, c’est quand même beau !

          Ravi de te (re ?)découvrir MJ en tout cas !

          Aimé par 1 personne

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