Dans l’histoire de l’évolution, la vie renverse toutes les barrières. La vie prend le large, la vie conquiert de nouveaux territoires. C’est parfois ardu, parfois dangereux, mais la vie trouve toujours un moyen. Je ne voudrais pas philosopher, acheva Malcolm en secouant la tête, mais c’est ainsi que vont les choses.
Jurassic Park, Michaël CRICHTON
Cette citation de Ian Malcolm, personnage emblématique de l’œuvre de Crichton (et mon chouchou dans le livre comme dans les films), résume à elle seule l’esprit de Jurassic Park en même temps que l’histoire de notre planète. Cette correspondance saisissante entre cette fiction et la réalité de notre Terre fait partie des raisons pour lesquelles je l’affectionne tant, comme tant d’autres bons récits de science-fiction et de fantasy qui, à travers des personnages et des événements fictifs, nous fournissent des clés de compréhension de notre société en nous parlant de l’âme humaine, de ses noirceurs et de ses vices, mais aussi parfois de sa lumière.
Mais il y aurait beaucoup à dire sur le sujet et ce n’est pas celui que je veux aborder avec vous.
J’ai déjà pu vous confier à de multiples reprises mon amour des dinosaures, et notamment du récit de Crichton que Spielberg a brillamment porté à l’écran.
Je mets aujourd’hui en application ma vieille idée de réaliser une chronique comparée des deux œuvres. Cette série d’articles, un par chapitre, a donc pour objectif de comparer le roman de Crichton à l’adaptation cinématographique qu’en a tirée Spielberg.
Les choix du réalisateur sont-ils fidèles au scénario du roman ? À quels niveaux le récit de Crichton et le script divergent-ils ? Tous les dinosaures présents dans le livre ont-ils été portés à l’écran ? Correspondent-ils toujours à l’image que nous nous faisons d’eux aujourd’hui ? Quels personnages meurent (et comment) et lesquels survivent dans le livre ?
Je lirai un chapitre par jour et posterai mon commentaire dans la foulée (il se peut toutefois que j’accuse parfois du retard en raison d’un rythme professionnel soutenu).
Vous l’aurez sans doute compris, mais comme un raptor averti en vaut deux, je précise que puisque cette série d’articles se veut une comparaison des deux œuvres, je vais sévèrement spoiler des éléments contenus dans le livre, mais non portés à l’écran. Ne me lisez pas si vous désirez découvrir le livre par vous-même un jour.
Introduction
La scène d’ouverture du roman de M. Crichton est nettement plus sobre que celle de l’adaptation de S. Spielberg. Quand celui-ci a choisi de débuter son film par une scène spectaculaire, à la croisée de la science-fiction et du pur film de monstre, durant laquelle le spectateur assiste au transfert des vélociraptors dans leur enclos et à la première mort du film, l’introduction du roman de Crichton possède un tour plus philosophique.
L’auteur débute en effet son récit par un discours sur les dérives des progrès de la biotechnologie en retraçant brièvement l’histoire du mouvement du génie génétique et de la découverte de l’A.D.N. en 1953. Il explique comment les progrès de la science ont été peu à peu détournés par des individus cupides pour leurs seuls profits financiers, et nous arrivons ainsi à la naissance d’InGen, la société de génie génétique de John Hammond que celui-ci a utilisée pour mener à bien le projet de Jurassic Park
Outre le contexte scientifique et financier de la création d’Ingen, nous apprenons que le « désastre de Jurassic Park » a déjà eu lieu à cet instant de la narration et qu’il s’est déroulé sur deux jours durant le mois d’août 1989 « dans une région totalement isolée d’Amérique centrale » et qu’il eut « à peine une vingtaine de témoins dont une poignée seulement survécurent.»
Nous apprenons également la tenue d’un procès en catimini le 5 octobre 1989 à San Francisco.
Afin d’éviter de répandre les rumeurs de « résurrection » des dinosaures, et pour étouffer l’affaire qui coûta de nombreuses vies humaines, des employés en charge de la construction du parc à ses premiers (et derniers) visiteurs, Ingen a demandé à tous les survivants de signer un accord de non divulgation. Cependant, tous n’ont pas accepté de signer, et certains ont « accepté de revenir sur les événements extraordinaires […] de ces deux journées du mois d’août 1989 sur une petite île écartée, au large de la côte ouest du Costa Rica.»
En un chapitre, le décor est posé, tout comme l’ambiance de mystère et de menace (alors même que nous, lecteurs•trices ayant visionné l’œuvre de Spielberg, nous SAVONS déjà pertinemment quel genre de péril sévit sur cette fameuse île isolée au large.) Nous brûlons de connaître, nous aussi, les événements évoqués à mi-mots, presque à voix basse.
Les réflexions sur la biotechnologie inscrivent déjà Jurassic Park comme une œuvre visionnaire sur les questions éthiques soulevées par le clonage et la génétique (IRL des scientifiques ont quand même réussi à créé des chickenosaures, en voilà qui n’ont rien compris à la morale de Jurassic Park), mais aussi sur les enjeux écologiques. Comme nous le verrons plus tard dans notre lecture, Jurassic Park constitue une ode à la Nature et à la biodiversité que S. Spielberg a parfaitement su retranscrire dans son adaptation.
Merci de m’avoir lu !
@ bientôt pour la suite de notre promenade à Jurassic Park. Demain, il sera question de la morsure d’un raptor…
Cette musique représente pour moi le morceau le plus nostalgique, le plus merveilleux et le plus propice au rêve de tous les temps ! Compositeur : John WILLIAMS
Si vous souhaitez constater par vous-même comme je peux être ravagé lorsqu’il s’agit de dinosaures, je vous invite à découvrir mes autres articles traitant du sujet :
🦕 Ma collection de dinosaures Papo, Schleich, Safari, Collector, Rebor, Bullyland [Partie 1/2]
🦕 J’ai testé pour vous : The Isle, bienvenue chez les dinosaures ! [Jeu vidéo]
🦕 Sortie de ma nouvelle « La Mort en face » (autoédition) et jeu concours
Chris
Bon ben j’ai envie de revoir le film maintenant T_T Et ça fait un bail que j’ai pas lu le livre
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Ahah, je comprends ! C’est de revoir le film qui m’a (enfin) motivé à me lancer dans cette chronique comparée. Et du coup en lisant le livre, j’ai envie de revoir le film. C’est un cercle sans fin mais ma foi, c’est plutôt agréable xD
Si jamais tu parviens à te motiver, tu es bienvenu•e pour te joindre à la lecture un jour = un chapitre et les débriefs ^^
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Ça peut-être rigolo de suivre en même temps en fait, si je retrouve mon exemplaire ^^
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Cela annonce des fouilles paléontologiques d’un autre genre x)
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Je vais me mettre la bo du film pour fouiller dans mes cartons \o/
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Très bonne idée 😀 Mais attention à ne pas libérer un tyrannosaure ou une meute de raptors par mégarde 😉
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Cela me fait penser qu’il faudrait que je lise le livre ! donc je note et je reviendrai plus tard sur l’article 🙂 . Mais du coup je me sens un peu frustrée de ne pouvoir le lire tout de suite …
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Je comprends et j’espère que cela te motivera à lire le livre :-p Il est extra !
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