Bonjour à tous et toutes !
Le mois dernier, après moult recommandations de gens qui me disaient de tester un escape game parce que j’allais adorer, c’est enfin chose faite.
Spoiler alert : ces gens avaient raison.
Pour celleux qui se demanderaient ce qu’est un escape game, il s’agit d’un jeu aussi appelé « jeu d’évasion réel », dans lequel vous avez une heure pour vous échapper d’une pièce en trouvant des indices pour enclencher des mécanismes, ouvrir des serrures, résoudre des énigmes… Cela se joue en équipe (généralement de 3 à 6 personnes), sous le regard attentif d’un Game Master, un Maître du Jeu (oui, comme dans Fort Boyard, mais sans les bacs débordant de bestioles répugnantes !), qui surveille le bon déroulement de la partie depuis une autre pièce, via caméra interposée.
La salle que j’ai testée avec 3 copines, Braquage à la française, se trouve à Poitiers, place du Palais de Justice, et promis, vous y aurez plus de sensations fortes qu’au Futuroscope (en même temps, ce n’est pas difficile). Mais puisqu’il m’est impossible de vous détailler la partie que j’ai faite pour ne pas spoiler le jeu, j’ai décidé de m’appuyer sur cette expérience pour écrire un article sur les bonnes raisons de jouer à un escape game.
C’est parti !

Raison 1 : vous vivez une aventure grandeur nature, et les héros de l’histoire, c’est vous
Exit les Monopoly, Uno, La Bonne Paye et autres Cluedo, les jeux de société nouvelle génération ont débarqué, et ils n’engagent plus seulement les petites cellules grises des joueurs•ses, mais leur corps tout entier en les incitant à prendre possession d’un espace ! Enfermé•e•s dans l’escape room, vous avez une heure pour en fouiller chaque recoin, à la recherche de tout ce qui pourra vous aider à vous évader en suivant le fil d’une intrigue soigneusement élaborée.
Pour Braquage à la française, notre Maître du Jeu (MJ) nous a mis•e•s dans l’ambiance dès notre arrivée en se présentant comme Max, une célèbre criminelle ayant eu vent qu’un inspecteur de police aurait rassemblé des preuves accablantes pour la renvoyer derrière les barreaux. Ces documents seraient dans le coffre fort d’une banque. Pour les récupérer, elle a fait appel à une bande réputée pour ses actions coup-de-poing et ses membres aussi insaisissables que des courants d’air (nous).
J’ai adoré cette intro RP (=RolePlay : jouer un rôle) qui nous a plongé•e•s dans le jeu avant même son commencement officiel. Max nous a fait un speech sur le déroulé des opérations et les dangers encourus une fois enfermé•e•s dans la banque. Les consignes de sécurité et des astuces nous ont été délivrées au passage, ainsi que des explications qui renforcent la crédibilité du jeu. Ainsi, « Max » nous a par exemple expliqué qu’elle avait réussi à pirater le système de surveillance de la banque pour une heure, et qu’elle pourrait donc communiquer avec nous au besoin via l’écran de la caméra de surveillance. Malin, notre MJ a ainsi habilement justifié l’aide qu’elle était susceptible de nous apporter si on bloquait à certaines étapes du jeu.
Tandis qu’elle faisait son speech, je m’amusais de sentir mon visage concentré et sérieux. La facilité avec laquelle j’ai basculé de Chris Bellabas, petit auteur à la vie paisible, à Chris Don Bellabasi, gangster émérite, avec l’expression peu amène et la tension qui allaient avec, m’est déconcertante aujourd’hui encore. Mais la pointe de stress née de ces préparatifs criminels n’était pas désagréable. Ce n’était pas moi qui était tendu, mais Don Bellabasi, mon personnage, qui voulait à tout prix réussir ce coup qui s’annonçait comme le plus grand casse de sa carrière. Et à voir l’expression de mes camarades, je devinais qu’elles étaient au moins aussi captivées que moi.
Néanmoins, si Don Bellabasi était à fond, prêt à en découdre et certain du succès, Chris Bellabas était tout aussi pressé de se jeter à l’eau, mais avec une confiance nettement plus mesurée. Dans l’équipe, deux d’entre nous n’en étaient pas à leur coup d’essai, mais pour l’autre copine et moi, c’était le baptême du feu. Ce qui ne m’a pas empêché, lorsque Max a insisté pour savoir si nous nous sentions toujours à la hauteur de la tâche malgré tous les effroyables dangers qui s’annonçaient (martelant : « Chris m’a dit que vous étiez les meilleur•e•s »), de jouer les fiers à bras.

Moi in petto : « euuuh, déjà je vais essayer d’être utile à quelque chose, ensuite on verra pour s’attribuer des titres de gloire. »
Finalement, porté par cette splendide intro, par le caractère ludique de l’activité et par la bonne synergie de notre équipe, mes réserves se sont évanouies dès notre entrée dans l’escape room. Il faut dire que tout est fait pour immerger les joueurs•ses dans l’expérience insolite du jeu.
Raison 2 : grâce à une ambiance et des décors immersifs, vous allez vous évader du réel avant de vous évader de l’escape room
L’immersion est totale : vous entrez avec en tête le contexte du jeu et les objectifs à remplir (dans notre cas récupérer le dossier de Max et sortir de la banque avant que le système de sécurité ne se réenclenche), et vous vous retrouvez dans un décor pensé jusque dans ses moindres détails pour vous faire vivre l’aventure à fond. Résultat : vous voilà dans un univers parallèle le temps d’une heure. N’est-ce pas la plus belle évasion dont l’on puisse rêver ?
Même si les filles et moi n’avons pas poursuivi le rôleplay dans l’escape room, trop concentré•e•s que nous étions sur la recherche d’indices pour pouvoir en plus nous soucier de nos performances d’acteurs•trices, l’immersion n’en était pas moins intense. Les salles de Braquage à la française sont plutôt épurées puisqu’elles représentent les locaux d’une banque, mais à y regarder de plus près, on remarque 1000 petits détails qui confèrent au jeu son réalisme. La porte de la salle des coffres est un bijou d’artisanat à elle seule.
Raison 3 : vous n’avez besoin d’aucune connaissance particulière pour vous amuser
Pour être honnête avec vous, si j’ai mis autant de temps avant de tester cette activité en étant pourtant persuadé qu’elle me plairait, c’est parce que je craignais de me révéler décevant à ce genre de jeu et de passer pour un nul auprès de mes coéquipier•e•s (ouais, c’est moche l’égo hein ?).
Deux amis m’ont tanné pendant longtemps pour se faire un escape, mais ils sont tous les deux militaires, donc avec une certaine condition physique – que je n’ai pas -, une logique à toute épreuve, du genre plus-logique-tu-t’appelles-Anatoly-Karpov, et un certain penchant pour la directivité… Comment vous dire que même si je suis adepte des excursions en dehors de ma zone de confort, j’avais quelques appréhensions sur ce coup là, d’autant que je ne savais pas comment ils travailleraient ensemble. L’un est un gradé, l’autre non, ils ne font pas partie du même casernement et ne se fréquentaient pas avant de me connaître, et je ne pouvais pas m’empêcher de me demander comment les choses se passeraient entre eux. Je craignais de voir la partie virer au combat de coqs entre ces deux personnalités autoritaires, avec moi penaud au milieu, essayant de tempérer les choses au risque de prendre un coup d’ergot. (Cela dit, l’expérience aurait pu être sociologiquement intéressante).
Maintenant que j’ai joué à mon premier escape game et que j’ai vu de quoi il s’agissait, je peux vous dire une chose : j’ai été bien bête d’attendre si longtemps pour goûter à ce plaisir par peur de « ne pas être à la hauteur ». Peu importe le rôle que vous jouez, policiers, cambrioleurs, explorateurs, sorciers, pas besoin d’être un crack en chimie, en maths, en sport ou même en magie pour jouer à un escape game ! Certaines salles sont plus difficiles que d’autres, mais tout le monde peut trouver à s’amuser. (À noter que certaines salles sont même accessibles aux enfants avec un jeu dont la difficulté est adaptée.) Vous n’avez besoin de rien pour profiter d’un escape game, il suffit d’y aller comme vous êtes 😉
Et puis c’est comme pour tout le reste : plus vous vous exercez, meilleur•e vous devenez ! Après notre partie, nous avons longuement échangé avec notre MJ sur le jeu et la façon dont d’autres équipes l’avaient abordé, et elle nous a dit que les joueur•se•s expérimenté•e•s se repéraient vite, car iels se dirigent naturellement vers les endroits les plus susceptibles de cacher des indices ou des mécanismes… L’expérience du forgeron qui a beaucoup forgé !
Raison 4 : vous jouez avec les autres joueurs•ses, et non contre eux
Quand les jeux traditionnels se jouent les uns contre les autres, l’escape game met en avant la collaboration et la communication entre les joueurs•ses qui forment une seule et même équipe. Alors pour celleux qui se disent : « il est bien gentil, Chris, mais moi j’ai zéro logique, je n’arriverai jamais à finir le jeu », n’oubliez pas que vous ne serez pas seul•e•s face aux surprises que vous réservent la salle. Quand quelque chose vous fera défaut, il se peut bien que vos coéquipier•e•s puissent pallier votre faiblesse, et que vous-même puissiez pallier les leurs à un autre moment du jeu. Plusieurs cerveaux valent mieux qu’un seul, et la stimulation du groupe pourrait bien doper votre réactivité.
Dans l’émulation et le stress du moment, les caractères pourraient aussi se révéler pour le meilleur ou pour le pire. D’ailleurs, de plus en plus d’entreprises utilisent l’escape game pour tester la personnalité des candidats à un recrutement. L’idée est intelligente, mais je suis assez mitigé sur son application sachant les enjeux cruciaux attachés à l’obtention d’un emploi (se loger, manger, se vêtir, payer ses factures…). Je trouve qu’il y a une démarche pernicieuse à transformer l’objectif initial de fun et d’évasion du jeu en un objectif vital.
Raison 5 : vous allez connaître des montées d’adrénaline
Peu importe ce qui vous a fait pousser la porte de l’escape game, vous allez connaître un moment hors du temps, troublant paradoxe quand on sait que le chronomètre sera votre pire ennemi ! Mais c’est bien votre temps limité qui donnera du relief à toutes les émotions que le jeu vous procurera. L’excitation de la découverte, l’euphorie quand vous trouverez de nouveaux indices ou que vous arriverez à résoudre une énigme, mais aussi la bonne vieille montée d’adrénaline quand vous craindrez de manquer de temps.
La tension ne retombe jamais car lae Game Master veille à ne pas laisser le jeu s’enliser et relance en vous orientant sur les bonnes pistes, mais sans jamais vous donner non plus la solution toute cuite.
Raison 6 : vous pouvez trouver des salles pour tous les goûts !
Dans le scénario de Braquage à la française, nous étions des cambrioleurs•ses et l’escape room représentait les locaux d’une banque, mais il existe quantité d’escape games, chacun possédant un univers propre. Sur Poitiers, l’ouverture prochaine du trésor d’Aliénor d’Aquitaine promet une aventure palpitante dans un décor moyenâgeux, De l’autre côté du miroir vous permet une incursion dans le monde abracadabrant d’Alice au pays des merveilles, et le cabinet des curiosités vous place dans le bureau d’un collectionneur fou, débordant de toutes sortes d’objets insolites.
Pour les fans d’Harry Potter, il existe une salle à Paris La Défense faisant explicitement référence à l’univers, et pour les adeptes d’ambiances glauques, un escape se joue aussi dans l’univers des catacombes.
Vous trouverez forcément votre bonheur pour vivre des heures de fun en famille, entre collègues ou entre ami•e•s !

Quelques conseils si vous participez à un escape game pour la première fois :
– Fouillez PARTOUT PARTOUT PARTOUT. Même dans les endroits qui vous paraissent les plus improbables / insignifiants / évidents (dans une escape room, TOUT peut être une cachette).
– Quelqu’un vous dit qu’il a déjà fouillé un endroit ? OSEF, refouillez derrière-lui, il est fort probable qu’il ait oublié quelque chose. Pas de politesse, pas de « ah, tu as déjà regardé là ? Okay, je te fais confiance alors ». NON. Plusieurs fouilles valent mieux qu’une.
– Ne forcez pas si des éléments refusent de bouger (armoires, cadres, portes-manteaux…), même si votre intuition si géniale vous souffle qu’ils dissimulent forcément un indice. Si un élément ne vient pas facilement, c’est qu’il n’est pas censé venir.
Au passage, big-up à ma coéquipière Solène qui a passé une partie de son temps à malmener le décor, obligeant notre MJ à nous rejoindre dans l’escape room en plein milieu de partie pour réparer les dégâts, sans quoi, nous étions définitivement prisonniers de la banque. J’imagine les gros titres dans les journaux le lendemain : 4 CAMBRIOLEURS FORCENT LE SYSTÈME DE SÉCURITÉ DE LA BANQUE, MAIS BLOQUENT LE VOLET ROULANT DE LA PORTE ET SONT OBLIGÉS D’ATTENDRE QUE LA POLICE VIENNE LES DÉLIVRER.
– Tenez-vous au courant de ce que font les autres, de ce qu’ils trouvent, et si vous faites une découverte, même insignifiante en apparence, dites-le, elle pourra avoir une importance pour la suite du jeu et il est important que tous les membres de l’équipe en aient eu connaissance. COMMUNIQUER est le maître mot d’un escape game !
Pour nous, l’aventure s’est bien terminée. À deux minutes de la fin du temps imparti, nous avons pu sortir de la banque avec le précieux dossier de Max sans avoir touché à l’argent trouvé dans les coffres.

Nous avons beaucoup ri quand notre MJ nous a raconté qu’une équipe s’était faite piégée par son avarice en perdant de précieuses minutes à essayer d’emmener le plus de lingots d’or possible.
Merci à elle pour ces moments funs avant, pendant et après la partie, ainsi qu’à mes coéquipières de choc ! Vivement notre prochain casse !
L’aventure vous tente ? Pour jouer à Braquage à la Française sur Poitiers, c’est ici !
Pour trouver tous les escapes games présents en France, c’est là.
Et vous, avez-vous déjà joué à un escape game ? Quelle expérience en retirez-vous ? « Bof bof » ou accro ?
Merci de m’avoir lu, et @ bientôt quelque part !
Chris
Whaou ! En effet, accro, cela semble peu dire dans ton cas 😉 Je note tout ça en espérant pouvoir les faire lors d’un passage à Paris ! Je pense que je ferai les Catacombes en priorité (en prévoyant un casque), même si cela fait de moi quelqu’un de masochiste, car j’ai une trouille bleue des squelettes (même en plastique). Ou alors Le Métro…
Je ne sais pas pourquoi, mais je pressens que la Zen Room porte mal son nom. (Mais je la ferai aussi si je peux).
C’est incroyable quand même comment ces jeux peuvent devenir addictifs =O
Merci pour ton passage et ton commentaire,
Chris
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Pour le coup, ils te prêtent un casque, c’est plutôt pratique (heureusement que je l’avais d’ailleurs haha) ! Et il y a toute une mise en scène avec un ascenseur de service qui te fait croire que tu descends réellement.
Je crois qu’en fait, les Escape Games répondent parfaitement à mon amour des jeux de société et ma frustration de ne jamais pouvoir y jouer faute de participants. Plus le côté immersif qui est juste top.
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Bien pensé le coup de l’ascenseur ! c’est typiquement le genre de détail qui augmente l’immersion. Quant à la fourniture du casque, là, c’est plus que bien pensé quand on voit tout ce que tu as pu te cogner xD J’avais lu des critiques qui disaient aussi que c’est plutôt étroit…
Pas toujours facile effectivement de trouver d’autres adeptes des jeux de société ! De ce côté j’ai plutôt de la chance dans mon entourage, mais les Escape Games ont vraiment une dimension physique et immersive qui est bien moindre, voire inexistante, dans les jeux classiques.
Mais au rythme où tu les fais tu n’en auras bientôt plus dans ton coin :-p
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Sur Paris j’ai la chance d’en avoir un paquet ! Il y a notamment L’Avion, ou Assassin’s Creed que je veux absolument faire. C’est la même société que Le Méteo et je l’ai tellement aimé…
(Par contre, je reviens sur ton article, celui inspiré de Harry Potter à la Défense n’est vraiment pas terrible ! Très kitsch et pour le coup, la salle était très abîmée (genre mur abîmé à l’endroit où il fallait appuyer pour débloquer une salle, tu imagines ?).
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Je viens de regarder le scénar de l’Avion, ça a l’air trop bien ! Assassin’s Creed je connais les jeux de nom, je vois l’univers, et cela me tenterait bien aussi… Tu feras un petit retour sur tes impressions si tu les testes ? 😀
Pour celui inspiré de Harry Potter outch ! (surtout pour le mur abimé à l’endroit de la solution xD). C’est décevant… Surtout que c’est un Escape dont le thème doit attirer du monde. Bon, bizarrement, même si je suis PotterHead, ce n’est pas le premier que j’aurais fait, je préfère un jeu à l’ambiance plus noire et plus oppressante.
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Oui l’Avion a l’air vraiment top. Surtout le décor… *.* Bien sûr, si j’ai l’occasion de les tester je reviendrai te donner mes impressions ! (d’ailleurs, peut-être que je devrais faire un classement des Escape Games que j’ai faits haha)
Si tu aimes les ambiances plus oppressantes, j’en ai fait un qui se passait dans un hôpital psychiatrique et il y avait un côté très glauque, à la fois dans le décor et dans l’histoire. Mais les énigmes étaient top !
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Toujours à Paris l’HPsy ? Tu as le nom ? 😀 parce que ça me dit carrément !
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Le patient de la chambre 8 : https://epsilonescape.fr/
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Merci ^.^
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Accro ! Complètement !
J’en ai fait plein sur Paris et si jamais tu en as l’occasion, je te conseille de faire Le Métro, il est exceptionnel en terme d’immersion. J’ai aussi fait les Catacombes et je dois avouer que je me cognais partout, ce qui ne facilitait pas la fouille. Oh, et la Zen Room qui est juste top en terme de décor !! Bref, j’aime vraiment les Escape Games, c’est toujours un excellent moment.
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